Dans la tourmente des guerres

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L’Histoire se forme bien souvent au travers des guerres et des nombreux conflits de territoires, de religions, d’idées.
Rodilhan de par sa proximité nîmoise, sa localisation en bordure d’un axe routier important subira à maintes reprises les séquelles de ces combats aussi durs que parfois imprévisibles.

Si la légende fait état de combat autour du Pont de Quart engageant les armées de Clothaire, fils de Clovis, aucune confirmation historique ne permet d’en assurer la véracité. Il a du y avoir de nombreux combats dans cette région, la voie domitienne, axe Nîmes-Beaucaire favorisant cet effet ; nous n’en avons pas encore des preuves certaines. Nous trouverons par contre trace d’exactions commises à Rodilhan par les bandes armées de Gascogne (celles là même qui enrôlèrent Cyrano de Bergerac) qui rançonnèrent la population à la fin du XVème siècle puis à nouveau en 1539.
Saint Jean Baptiste de Polvelières subira les assauts des Calvinistes en 1541 et sera rasé.
Sous la seigneurie de Pierre de Ginestoux, baron des Plantiers, vicomte d’Aleyrac, baron des états du Languedoc, Rodilhan subira les assauts des deux factions religieuses opposées.
En 1573 les protestants détruiront domaine, château et hameau qui seront à nouveau ravagés en 1575 par les catholiques.
C’est alors qu’Alexandre de la Tour du Pin était seigneur de Rodilhan, Capitaine des Dragons que, dans la nuit du 22 au 23 février 1704 quatorze camisards à pied et quatre à cheval brûlèrent l’église de Rodilhan et tout le village à l’exception de deux maisons. Tous les habitants se sauvèrent, à l’exception de deux enfants dont les corps ne furent jamais retrouvés. Cette même troupe, dans la nuit du 24 au 25 février, brûla sept métairies dont celle du Mas des Iles où les dégâts ne furent guère importants.
C’est dans la tourmente révolutionnaire, alors que M. de Margueritte, dont l’élection fut grandement facilitée par les catholiques de la région, était élu maire de Nîmes que l’on demande l’interdiction du «Club des amis de la constitution». La pétition, connue sous le nom de «Délibération des citoyens catholiques de la ville de Nismes» dont les termes et demandes laissent imaginer la ferveur des partisans, signée par près de 6000 personnes, mettra le feu aux poudres dès le 20 avril 1791. Dans le tumulte et les atrocités qui suivirent on n’hésita pas à faire savoir que de nouvelles guerres de religions allaient recommencer.
Firmin Boyer, curé de Rodilhan, rassembla les habitants qui, armés de fusils, fourches et bâtons rejoignirent les volontaires des autres villages au Pont de Car. La petite armée massacra tous ceux, vieillards comme enfants qui ne voulaient pas faire preuve de leur foi catholique. M. de Montval, maire de Manduel et commandant de cette troupe, parvint à sauver quelques personnes mais ne put rien
faire face à l’éxécution de Blacher, vieillard de 70 ans tué à coups de faux ou à celle de Peyre garçon de 15 ans abattu à coup de fusil.
L’exécution du décret stipulant la constitution civile du clergé et le serment des curés et évêques ne prendra effet que très tard dans notre région (alors que mis en place à Paris en janvier 1791). Le curé Boyer de Rodilhan refusera de s’y soumettre et sera déporté.
Le début du 19eme siècle verra les dernières escarmourches des troupes royalistes ou impériales et les pillages ou exactions réalisés, en particulier lors des évènements de Nîmes en 1830 au travers de rassemblements de centaines d’insurgés massés du Pont de Cart à l’entrée de Nîmes.
La première guerre mondiale emportera sept enfants de la commune : Alfred Bressac, Clément Maurin, Ernest Maurin, Claude Palatan, Léon Pascal, Albert Pioch, Edouard Pioch.
Plus tard, la paix enfin revenue en 1945, le hameau de Rodilhan se préparera à devenir une commune.