1914-1918, vers la fin du conflit

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L’été 1918 va marquer le début des grandes contre-attaques françaises qui mettront à mal l’armée allemande, la forçant à reculer très au nord ; un million de leurs soldats désertent. Canadiens, Australiens, Américains, Britanniques et Français vont, le 8 août, mener une grande offensive victorieuse.
Dès lors, le sort de l’Allemagne est scellé, une vague de protestation pour la paix se forme dans le pays qui contraindra Guillaume II à abdiquer. L’armistice sera signé peu de temps après.
Beaucoup de nos soldats mettront bien du temps avant de regagner leurs demeures, certains restant mobilisés quelques mois encore, d’autres, prisonniers, devront patienter tant les mouvements de rapatriement sont nombreux.
La liesse s’installera dans les foyers, mais pratiquement toutes les familles auront perdu au moins un des leurs, verront rentrer beaucoup de leurs enfants estropiés à jamais.
A Rodilhan, sur les 54 personnes que nous avons pu recenser avant le conflit, 45 ont survécus. Ils regagneront pour la plupart le village ou la région, reprendront leurs activités, principalement agricoles, que leurs femmes, leurs jeunes enfants, ont poursuivis pendant quatre ans ; cette reprise ne se fera pas sans mal, une certaine émancipation féminine avait vu le jour pendant cette période.
Les poilus rodilhanais pensionnés, invalides, outre les blessures de guerre dont souffraient quelques uns, étaient majoritairement atteints par des problèmes respiratoires, pulmonaires. On note ainsi fracture complète du tibia droit, amputation de la jambe gauche, maladie pulmonaire et cardiaque, éclats d’obus à la tête, rhumatisme, affection de l’estomac, blessure au dos, néphrite, maladie de peau, blessure à l’épaule par balle, paludisme, blessure par balle à la jambe, épilepsie, diverses blessures au combat
Ils sont entre 16 et 20 à avoir été pensionnés, reconnus invalides. Trois rodilhanais sont morts dans les cinq ans qui ont suivi l’armistice. La moyenne d’âge au décès de ces rodilhanais survivants de la Grande Guerre est de 70 ans.

Archives d’un rodilhanais
Lettre d’un jeune poilu à sa soeur

Le 19 mars 1916
Petite soeur adorée
Je reçois ta carte lettre du 15 et je m’empresse de te faire réponse. Et toi petite soeur tu me parles des permissions encore et bien je te dirai que moi j’ai l’espoir d’y aller avant la Noël 1916, mais qu’à cause de ce qui se passe, et bien nous n’irons pas encore, ou alors s’il y en a de ma classe qui y vont, et bien alors moi j’irai car s’il y en a un qui y va, et bien tous nous irons. Sans cet espoir reçois petite soeurette chérie les meilleurs calins de ton petit frère qui t’aime.

Louis, l’auteur de la lettre a 19 ans, il a été incorporé le 10 avril 1915, passera par plusieurs régiments, finira la guerre avec une fracture à un doigt de la main